Le BCNUDH invite les autorités congolaises à déployer davantage de magistrats au Nord-Kivu et en Ituri
L’état de siège dans les deux provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri a facilité la mise sur pied d’un cadre permanent qui permet au pouvoir en place d’agir contre les groupes armés qui pullulent à l’Est de la République Démocratique du Congo.
Abdoul Aziz Thioye, Directeur pays du Bureau Conjoint des Nations Unies pour les Droits de l’Homme en RDC, l’a souligné lors de la conférence de presse des Nations-Unies du mercredi 7 juillet 2021, où il a été l’invité de marque de Mathias Gillmann, Porte-parole civil de la MONUSCO.
Foi sur les propos de l’homme en honneur, le Bureau Conjoint des Nations-Unies pour les Droits de l’Homme continue de suivre de près la situation dans ces zones en proie à l’insécurité, où il n’arrête de contribuer en permanence à l’appui de la mission onusienne à l’intention des forces de défense et de sécurité congolaises.
Abdoul Aziz Thioye souligne qu’au delà de l’impact positif qu’a l’instauration de l’état de siège sur la protection des civils et les droits de l’homme, le BCNUDH dit avoir rélévé quelques difficultés générées par la suspension des activités de la justice civile dans ces deux provinces.
«Je salue les efforts de la Ministre de la justice qui a fait adopter un projet d’ordonnance réformant la cour militaire opérationnelle qui n’admet pas le droit au recours, lequel entre en violation à la fois de la constitution et des engagements internationaux de la République Démocratique du Congo», a déclaré de vive voix le directeur pays du BCNUDH qui ajoute:
«Bien que le BCNUDH n’a pas pour l’instant observé des effets significatifs de l’État de siège sur la situation des droits de l’homme, des inquiétudes subsistent quant au respect des droits fondamentaux en lien avec l’administration de la justice».
Le BCNUDH déplore la restriction des droits et libertés fondamentaux. Le déploiement des membres de l’administration militaire au Nord-Kivu et en Ituri n’est pas jusqu’ici suivi de moyens correspondants à accorder aux cours et tribunaux y afférents en vue du traitement des dossiers pénaux qui étaient jusque-là en cours dans les juridictions civiles.
C’est ce qui justifie, à en croire Abdoul Aziz, le non-traitement jusqu’à l’heure actuelle de plusieurs cas, pendant que des dizaines de personnes continuent à demeurer en détention préventive sans être entendues, et cela en violation de la loi.
Le bureau onusien pour la défense des droits humains s’inscrit en faux contre le non-respect de la procédure pénale, surtout à l’intention de la population juvénile, qu’il constate en train de contribuer à la fois à la surpopulation carcérale et au risque de variation à la hausse des actes de la justice populaire.
Abdoul Aziz Thioye prie les autorités congolaises de bien vouloir songer à déployer davantage de magistrats au Nord-Kivu et en Ituri en plus de les doter des moyens logistiques et financiers dont ils ont besoin afin de les aider à faire face à la pléthore des dossiers à traiter.
Le directeur pays du BCNUDH reconnait en même temps les progrès réalisés par les FARDC dans la province de l’Ituri, comme par exemple la sécurisation de certaines routes qui étaient auparavant occupées par des groupes armés rebelles.
Abdoul Aziz Thioye reconnait en plus les répercussions positives qu’ont les pouvoirs élargis des forces de défense et de sécurité congolaises, dans le cadre de l’état de siège, sur le travail conjoint FARDC/MONUSCO.
St Germain Ebengo