International : Abubakar Shekau, le chef sanguinaire de Boko Haram est décédé dans un conflit entre fraction

Le groupe rival de l’organisation Etat islamique en Afrique de l’Ouest (Iswap) a confirmé le décès de ce leader djihadiste ultraviolent dont le groupe terrorisait les populations du nord-est du pays.

A force d’être déclaré mort, avant de resurgir comme un mauvais génie sur ressorts, éructant et menaçant, Abubakar Shekau avait paru nimbé d’une force presque surnaturelle, celle d’un djihadiste aux neuf vies qui soignait, peut-être plus que tout, sa propre caricature, et poussait l’outrance en tout : dans les massacres comme dans les clowneries de ses apparitions ; dans la violence infligée aux populations comme dans la vision poussée à l’extrême d’un djihad qui a rebuté jusqu’aux cadres de l’organisation Etat islamique (EI).

Abubakar Shekau, la petite cinquantaine, avait au moins réussi sur un point : prétendre incarner la figure même du djihadisme au Nigeria, même s’il n’était, depuis plus d’une décennie, que le chef d’une des principales factions de cette mouvance englobée sous le terme générique de Boko Haram, laquelle avait atteint la célébrité mondiale en raison de son recours aux enlèvements de jeunes gens, dont les 279 lycéennes de la ville de shibok en 2014. « Ni Barack Obama, ni Francois Hollande, ni Benyamin Nétanyahou, ni Ban Ki-moon [l’ancien secrétaire général des Nations unies], ni la reine Elizabeth ne me tueront », disait-il, triomphal, quelque temps plus tard, arborant un siwak (bâton pour se laver les dents) aussi surdimensionné que tous les autres marqueurs de sa communication. Avait-il déclaré en 2014

Fini le démon de l’absolu, comme celui de la pitrerie, Abubakar est sans doute décédé vers la mi-mai, à en croire un témoignage attribué à Abou Musab Al-Barnawi, ancien complice, rival de longue date, et chef actuel de la filiale de l’Etat islamique coiffant la province dite d’Afrique de l’Ouest (wilayat gharb Ifriqiya, également appelée Iswap, acronyme de la traduction de cette appellation en anglais). Dans un enregistrement diffusé vendredi 4 juin, ce dernier confirme que le 18 mai, lors d’une offensive des forces d’Iswap dans la forêt de la Sambisa, à l’ouest de Maiduguri, capitale de l’Etat de Borno, dans le nord-est du Nigeria, Shekau a « préféré l’humiliation dans l’au-delà à une humiliation terrestre » et s’est fait exploser pour éviter d’être capturé par le groupe qu’il avait créé, à l’origine, en 2015.

Il aura donc fallu un règlement de comptes entre djihadistes pour venir à bout de cet homme pour lequel une récompense de 7 millions de dollars (5,7 millions d’euros) avait été promise par les Etats-Unis et des sommes colossales, sans doute à hauteur de plusieurs milliards de dollars, dépensées par le Nigeria afin de mettre un terme à l’insurrection de Jama’atu Ahlis Sunna Lidda Awati Wal-Jihad (« groupe de ceux engagés dans la propagation des enseignements du Prophète et du djihad »), le véritable appellation de ce qu’on nomme Boko Haram.

Reagan Shindano

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