Goma : révélations sur le “cachot Mont-Goma”, centre clandestin de torture sous le joug du M23-Rwanda

Goma : révélations sur le “cachot Mont-Goma”, centre clandestin de torture sous le joug du M23-Rwanda

Alors que la ville de Goma vit sous la menace constante des milices du M23 soutenues par l’armée rwandaise (RDF), de nouvelles révélations glaçantes émergent sur l’existence d’un lieu de détention illégal, surnommé le “Cachot Mont-Goma”, où sont quotidiennement torturés et exécutés des civils congolais.

D’après les informations recueillies par des défenseurs des droits humains, ce site secret, situé au sommet du Mont-Goma entre les antennes de Vodacom et Airtel, fonctionne comme un véritable centre de répression extrajudiciaire.

Selon Ricky Paluku, coordonnateur de la Véranda Mutsanga au Nord-Kivu, un bus jaune sans plaque d’immatriculation y aurait acheminé, le 26 juin dernier, huit personnes ( jeunes et vieillards ) ligotées comme du bétail. Ces derniers auraient été atrocement torturés avant de succomber, puis jetés dans ce sinistre cachot qualifié de “chemin de la mort”.

À l’en croire, des témoignages d’anciens détenus, aujourd’hui en fuite, évoquent des conditions de détention inhumaines, sans accès à la justice, ni droit de visite. Seules l’intervention de proches influents ou le paiement de rançons exorbitantes permettraient de sortir de cet enfer. Ceux qui en réchappent affirment que des dizaines, voire des centaines de civils auraient été enterrés dans des fosses communes creusées autour du Mont-Goma, sans que les familles soient informées.

“J’ai vu de mes propres yeux un rebelle du M23 sortir un marteau et a frappé dans les côtes de l’un de notre. Il est mort sur le coup”, a témoigné un ancien détenu qui a eu la vie suave avant de rassurer que plusieurs détenus sont régulièrement transférés au Rwanda, où ils disparaissent définitivement, selon les mêmes sources.

L’Amnesty International a dans ses enquêtes confirmé l’information selon laquelle, à Goma et Bukavu des civils sont tués, torturés et retenus en otage par le M23 pour les punir ou recruter de force.

Par ailleurs, des organisations locales dénoncent non seulement l’implication directe de Corneille Nangaa présenté comme le cerveau de cette répression, en collaboration avec les troupes du M23-Rwanda mais aussi son opacité face aux crimes et tortures que subissent les populations qu’il prétendait libérer. Ce système de terreur vise sans doute à museler toute forme de dissidence, régler des comptes personnels et asseoir l’autorité de la milice sur les zones occupées.

Avec cette insécurité chronique alimentée par la rébellion soutenue par le président Kagame de plus en plus structurés, des voix s’élèvent pour pointer du doigt des complicités internes. Nul ne saurait ignorer l’ombre de Joseph Kabila derrière cette machine de guerre. L’ancien président est accusé de soutenir en coulisses les milices qui déstabilisent la République Démocratique du Congo, dans le but inavoué mais transparent de reprendre le pouvoir. Une ambition à peine voilée qu’il n’a jamais cessé de nourrir, lui qui avait promis de revenir après une alternance de pure façade. À Kinshasa comme dans les chancelleries étrangères, la manœuvre inquiète.

Face à ces accusations d’une extrême gravité, les voix s’élèvent pour appeler à une enquête immédiate et indépendante. Les défenseurs des droits humains exhortent tant la justice congolaise que les juridictions internationales à se saisir de ce dossier, afin d’identifier les responsabilités et de sauver les civils encore détenus.

Le droit international humanitaire, gravement bafoué dans cette partie de la République démocratique du Congo, doit retrouver toute sa force, estiment les observateurs.

Il faut souligner que ces crimes de guerre ne se répètent qu’en raison de l’impunité dont jouissent les criminels. Pour une paix durable au Congo, il va falloir rompre ce cycle d’impunité et s’assurer que les bourreaux d’aujourd’hui et d’hier repondent de leurs actes.

Narccisse Ntumba

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