Après 3 ans de représentation en République Démocratique du Congo du Secrétaire Général des Nations Unies, Antonio Guerres, l’heure a été, mercredi 20 janvier 2020, pour Leila Zerrougui de dire au revoir aux congolais.
Le cadre choisi par la représentante honoraire d’Antonio Guerres pour le faire, c’était la radio Okapi à travers sa conférence de presse de la date précitée, qu’a animée avec brio Mathias Gillmann, Porte-parole civile de la MONUSCO.
Dans son discours d’adieu, l’ex-Cheffe de la mission onusienne en République Démocratique du Congo a eu des mots rassurants, bien qu’avec un cœur lourd chargé de douleur de séparation, pour laisser des grains d’espoir au bénéfice de l’avenir de la RDC.
«Je retourne dans mon pays 13 ans après avec l’espoir que les congolais travailleront pour mettre fin aux conflits…, car le pays est en train d’avancer», a-t-elle souligné, allusion faite, parlant du temps, à sa toute première arrivée en RDC qui eut lieu en 2008 pour le compte du Maintien de la Paix.
C’est avec un regard du recul et un peu de bémol dans sa voix que Leila Zerrougui reconnait avec peine qu’elle est en train de quitter un pays qui n’a pas encore réussi à tourner la page de ses rivalités internes, encore moins à consolider les fonctions régaliennes de son Etat.
La toute première femme dans la représentation du Secrétariat Général onusien en République Démocratique du Congo propose aux acteurs socio-politiques congolais de travailler dans le sens d’identifier les causes profondes des conflits, entre autres, les disputes autour de l’accès à la terre, du contrôle des mines, des récoltes…
La représentante spéciale sortante conseille que nous allions au-delà des urgences jusqu’à mettre en place des mesures de sanction à l’encontre de ceux qui profitent des butins de guerre.
Parlant de l’ennemi à base de la déstabilisation de la RDC, Leila Zerrougui révèle que le vrai ennemi pour notre pays, c’est la faiblesse de l’autorité de l’Etat, de sa justice, de sa police et voire de ses forces armées.
« […] le vrai ennemi de la République Démocratique du Congo c’est la faiblesse et l’absence de l’autorité de l’État dans les zones de crimes. Si l’État partout, si la justice est partout, je pense nous ne parlerons plus de crimes en RDC […]», a-t-elle fait savoir.
Et d’ajouter : « Que les congolais se concentrent sur la part de responsabilité qui est la leur et ils réussiront à réduire l’espace de l’ennemi jusqu’à le bouter hors du territoire», propos de Leila Zerrougui un peu entaché d’encre de notre plume de chevalier.
Saisissant la balle au bon, la représentante honoraire de l’ONU invite les congolais à travailler pour la pérennité des acquis dont la chaîne pénale mobile fonctionnelle que la Mission a laissée à notre Justice militaire qu’elle souhaite aussi être bénéfique pour la Justice sociale ; un autre qui nous exige d’imposer la stabilité, non pas par la force, mais plutôt par la justice ; et un troisième qui nous appelle à notre sens de responsabilité de reconstruire la réconciliation pour un vouloir-vivre collectif de nature à nous aider à mettre hors d’état de nuire toutes les divergences.
Leila Zerrougui part sans oublier la question prioritaire qui est celle de la protection des civiles dont elle laisse ce qui reste à régler à sa successeuse, la guinéenne Bintou Keita qui entre en fonction très bientôt.
Madame la représentante spéciale partante souhaite bonne chance aux préparatifs pour la mise en place du Gouvernement de l’Union Sacrée pour la Nation et prodigue ses conseils aux politiciens congolais pour ne pas qu’ils fassent recours à l’usage de la violence durant cette période où le Pays est à la recherche des convergences des vues en vue d’une meilleure coalition politique sans rivalités de ‘’clocher’’.
Saint-Germain Ebengo