Visite de la Première ministre au Kongo-Central : la Dynamique Lukula plaide pour la relance économique du territoire
En marge de la visite officielle de la Première ministre dans la province du Kongo-Central, ce mardi 30 septembre 2025, tard dans la soirée, la Dynamique Lukula (Dynalu), cadre d’expression de la jeunesse du territoire, a adressé un mémorandum soulignant les priorités de développement local. Ce document a été reçu avec ferveur par des populations qui avaient attendu jusque tard dans la nuit.
Ce déplacement de la cheffe du gouvernement a ravivé l’espoir d’un nouvel élan pour ce territoire, jadis pôle industriel majeur, mais aujourd’hui fragilisé. Dans son adresse, la Première ministre a rappelé les travaux déjà entamés dans la province et assuré de leur poursuite dans les délais prévus.
Signé par son président, Me Roger Thamba, le mémorandum souligne que Lukula fut autrefois l’un des territoires les plus industrialisés d’Afrique centrale, comptant près d’une cinquantaine d’entreprises agro-industrielles et commerciales. Mais la désindustrialisation consécutive à la zaïrianisation a entraîné chômage, exode rural et pauvreté.
« Le territoire de Lukula est tel une jeune femme veuve dépouillée injustement de toutes les ressources vitales acquises du vivant de son époux. Son passé économique est florissant, mais son présent est profondément dévasté », a déploré Me Roger Thamba.
Parmi les axes de relance économique proposés figurent :
l’exploitation du gisement des sables bitumeux de Mavuma, estimé à plus de 800 millions de tonnes et porteur de 400 emplois ;
la reprise du projet pétrolier de Kipholo-Mvumbi, susceptible de générer plus de 700 emplois ;
la réhabilitation des infrastructures routières pour faciliter l’évacuation des produits agricoles et redynamiser l’économie locale ;
la relance des activités agro-industrielles, piliers historiques du territoire.
Le mouvement insiste aussi sur la nécessité de réduire la dépendance du pays aux importations, notamment du bitume, alors que le gisement local pourrait couvrir les besoins nationaux.
Le mémorandum attire également l’attention sur les déficits en eau potable et en électricité. L’usine vétuste de la Regideso ne parvient plus à desservir correctement la ville et les grandes agglomérations environnantes. Quant à l’électricité, son accès reste limité, irrégulier et coûteux. La Dynamique plaide ainsi pour l’implantation d’une nouvelle usine de traitement d’eau et pour une amélioration substantielle des services de la SNEL.
Sur le plan culturel et sportif, la Dynamique déplore l’abandon du stade Ndala, autrefois fierté locale, aujourd’hui impraticable. Elle demande sa réhabilitation urgente ainsi que la construction d’un centre culturel pour offrir à la jeunesse un cadre d’expression et de formation.
Le mémorandum revient aussi sur les défis sociaux : chômage massif, précarité des enseignants et baisse du niveau scolaire. Si cinq nouvelles écoles ont été construites dans le cadre du Programme de Développement Local des 145 territoires, les besoins en infrastructures et en motivation du corps enseignant restent immenses.
Enfin, la Dynamique Lukula appelle l’État à une action ferme et concertée, notamment via des partenariats public-privé, afin de concrétiser les six engagements du Chef de l’État : création d’emplois, diversification de l’économie, amélioration du pouvoir d’achat, accès aux services sociaux de base et efficacité de l’administration publique.
Tout en réitérant son soutien à la Première ministre, la structure rappelle que « l’histoire s’écrit au présent et se raconte au futur ».
Grace DIOMI
