Assemblée provinciale de Kinshasa : le député Jared Phanzu insatisfait des réponses du ministre provincial de la Santé

Assemblée provinciale de Kinshasa : le député Jared Phanzu insatisfait des réponses du ministre provincial de la Santé

Le député provincial Jared Phanzu, initiateur de l’interpellation adressée au ministre provincial de la Santé publique, Hygiène et Prévention, Patricien Gongo, concernant la gestion de l’aide et du suivi des victimes des pluies diluviennes du 4 au 5 avril 2025, a jugé ses réponses initiales insatisfaisantes, notamment en raison du manque de précision. Cela s’est déroulé lors de la séance plénière de ce mercredi 19 novembre.

Dans sa conclusion, formulée après les réponses du ministre et sous la direction du président Lévi Mbuta Sangumpaba, le député Jared a émis plusieurs recommandations.

« À l’issue de l’interpellation que j’ai initiée à l’endroit du ministre provincial en charge de la Santé, de l’Hygiène, de la Prévention, des Affaires sociales et des Actions humanitaires pour les personnes vulnérables, au sujet de la gestion de la crise humanitaire consécutive aux pluies diluviennes du 4 au 5 avril 2025, il était de notre devoir d’établir, avec responsabilité, un constat objectif tant sur le contenu que sur la portée des réponses apportées lors de la précédente plénière et de celle-ci », a déclaré le député Jared.

Selon lui, les recommandations doivent être consignées dans un rapport transmis à l’autorité compétente dans les trois jours suivant la conclusion du débat.

« Conformément à l’article 197 de la Constitution, à la loi portant principes fondamentaux relatifs à la libre administration des provinces, ainsi qu’aux articles 201 à 208 du règlement intérieur de notre Assemblée provinciale, il est rappelé que l’interpellation peut donner lieu à une motion de défiance ou de censure, ou à des recommandations selon l’article 206. Celles-ci doivent être consignées dans un rapport transmis à l’autorité compétente dans les trois jours suivant la clôture du débat », a-t-il expliqué.

Il ajoute également :

« Si les sanctions recommandées ne sont pas appliquées dans un délai de 30 jours, le président de l’Assemblée saisit l’autorité judiciaire compétente. Selon l’article 206, toute motion de censure ou de défiance régulièrement initiée doit être présentée et inscrite à l’ordre du jour dans un délai maximum de 72 heures. Au regard de la gravité des faits soulevés notamment la mauvaise gestion présumée de l’aide humanitaire, l’absence de traçabilité des fonds alloués aux sinistrés, ainsi que la défaillance manifeste du dispositif provincial de prévention des risques et catastrophes naturelles, nous pouvons tirer les conclusions suivantes. »

Au regard de ces constats, et dans le respect du règlement intérieur, plusieurs obligations ont été soumises à la plénière :

  1. Transparence et rapports de gestion : le ministre est tenu de déposer auprès de l’Assemblée provinciale, dans un délai très bref, un rapport complet de gestion administrative, financière et humanitaire, étant donné qu’il était coordonnateur de cette opération. Ce rapport doit impérativement inclure les pièces justificatives, la liste des dons et biens reçus, les listes des bénéficiaires ainsi que la traçabilité des fonds.
  2. Audit et contrôle : l’Assemblée provinciale doit mettre en place une commission d’enquête parlementaire chargée de vérifier la traçabilité de tous les fonds débloqués, d’évaluer la gestion de l’aide humanitaire conformément à la mission confiée au ministre provincial de la Santé, et d’établir les responsabilités administratives, financières et politiques. La commission devra déposer un rapport circonstancié dans un délai urgent fixé par la plénière.
  3. Sanctions et responsabilité politique : En cas de non-coopération du ministre provincial, de refus de transmettre les documents requis ou de tout manquement grave, l’Assemblée provinciale se réserve le droit de transformer l’interpellation en motion de défiance conformément aux articles 206 et 207 du règlement.
  4. Prévention et réformes structurelles : le ministre provincial est invité à présenter, dans un délai court et si possible au cours de la présente session, un plan provincial de gestion des catastrophes naturelles. Ce plan devra inclure la création d’une cellule technique permanente de gestion des risques, un fonds d’intervention d’urgence, ainsi qu’un mécanisme de coordination intersectorielle impliquant les ministères de la Santé, de l’Environnement, de l’Urbanisme, des Infrastructures et de l’Intérieur. Cet outil devra être opérationnel, financé et doté de ressources humaines qualifiées.
  5. Accompagnement social et humanitaire : le gouvernement provincial doit mettre en place un programme de relogement et de réhabilitation durable pour les familles sinistrées, en garantissant une attention particulière aux victimes ayant subi des discriminations dans l’allocation de l’aide.

Il sied de noter que ces recommandations ont été votées en plénière par l’Assemblée provinciale de Kinshasa.

Grace DIOMI

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