Assemblée nationale : Le député Romain-Landry Bussa met en garde contre les injustices sociales dans la proposition de loi sur le service militaire obligatoire

Assemblée nationale : Le député Romain-Landry Bussa met en garde contre les injustices sociales dans la proposition de loi sur le service militaire obligatoire

L’honorable Romain-Landry Bussa Mbule a livré, ce vendredi 21 novembre 2025, une intervention remarquée lors de la présentation de la proposition de loi portant instauration du service militaire obligatoire en République démocratique du Congo, initiée par le député Claude Misare.

S’il a salué une initiative nécessaire et urgente pour renforcer le système de défense nationale, le député a également alerté sur plusieurs risques majeurs que comporte le texte dans sa version actuelle.

D’emblée, l’élu du peuple a insisté sur la pertinence du débat : «Notre pays traverse une période où la question de la défense nationale est une urgence. Nous avons besoin d’une réserve forte, d’une jeunesse préparée et d’un cadre légal clair».

Romain-Landry Bussa Mbule a cependant averti que soutenir la recevabilité du texte ne signifiait pas le cautionner sans réserve. Au cœur de ses préoccupations : la combinaison entre l’article 4, qui impose le service militaire obligatoire aux jeunes de 18 à 30 ans, et l’article 7, qui prévoit plusieurs exemptions, notamment pour les étudiants et certaines catégories sociales.

Selon lui, cette configuration risque d’introduire une fracture dangereuse au sein de la jeunesse congolaise.

«Soyons honnêtes : cela crée deux catégories de jeunes. Les favorisés, qui poursuivent leurs études et bénéficient automatiquement de l’exemption, et les vulnérables, ceux issus des milieux défavorisés, qui en deviendront les principaux concerné

Le député met en garde contre une loi socialement injuste et politiquement contestable, allant jusqu’à qualifier d’explosif le risque d’envoyer les pauvres au camp pendant que les riches poursuivent leurs études.

Autre point sensible : la contribution trimestrielle obligatoire prévue pour tous les citoyens. L’article 33 du projet prévoit même des sanctions pouvant aller jusqu’à la garde à vue en cas de non-paiement.

Pour Bussa Mbule, une telle disposition, dans un pays où une majorité de jeunes n’a pas de revenu stable, relève d’une forme de pénalisation de la pauvreté : «Nous ne pouvons pas criminaliser la pauvreté. Cette mesure peut devenir un fardeau insupportable, en particulier pour les jeunes sans emploi et les travailleurs informels».

Le député a exigé qu’une étude d’impact soit produite pour évaluer les conséquences socio-économiques de cette contribution, faute de quoi le texte risquerait d’aggraver la précarité des ménages vulnérables.

Tout en réaffirmant son soutien à la poursuite du débat, l’honorable Bussa Mbule a prévenu qu’il se montrera exigeant lors des travaux en commission.

«Nous devons garantir une application équitable. Nous avons une occasion historique de doter notre pays d’un mécanisme de défense moderne. Ne la gâchons pas par des dispositions inéquitables».

Le débat s’annonce intense au sein de l’hémicycle, alors que le gouvernement cherche à renforcer les capacités nationales de défense dans un contexte sécuritaire toujours préoccupant. La proposition de loi Misare ouvre un chantier politique majeur, où se croisent patriotisme, cohésion nationale et justice sociale.

Narcisse Ntumba

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