Kinshasa : l’édit portant réglementation du transport par taxi-moto jugé recevable par les élus provinciaux

Kinshasa : l’édit portant réglementation du transport par taxi-moto jugé recevable par les élus provinciaux

Les députés provinciaux de la ville de Kinshasa ont jugé recevable, au cours de la plénière de ce jeudi 30 octobre 2025, l’édit portant réglementation du transport par taxi-moto dans la capitale. Cette initiative émane du député provincial Nicolas Wemakoy, élu de la circonscription électorale de Ngaliema.

Lors de la présentation de l’économie générale de son texte, l’élu de Ngaliema a expliqué que les motards méritent d’être encadrés, conformément à la volonté exprimée par le Chef de l’État.

« Lors du Conseil des ministres, le Chef de l’État avait exprimé sa volonté ferme d’encadrer le secteur des motards, conscient du rôle qu’ils jouent dans la mobilité urbaine et la lutte contre le chômage. C’est dans cette même logique républicaine de justice sociale et de bonne gouvernance que je soumets humblement à votre haute appréciation la proposition d’édit portant réglementation du transport en commun par taxi-moto dans la ville de Kinshasa », a déclaré le député Wemakoy.

Il a rappelé que la capitale congolaise compte aujourd’hui plus de 17 millions d’habitants, faisant d’elle une mégapole en pleine expansion où la mobilité urbaine constitue un défi majeur. Dans ce contexte de congestion permanente et d’insuffisance des transports publics, les taxi-motos se sont imposés comme une réponse populaire, rapide et efficace.

« Ils desservent les quartiers enclavés, franchissent les embouteillages et permettent à nos concitoyens à revenus modestes de se déplacer », a-t-il souligné.

Pour Nicolas Wemakoy, le secteur du taxi-moto représente désormais un véritable levier économique et social, assurant la survie de milliers de familles kinoises.

« Derrière chaque moto, il y a un homme, un père, une femme, un jeune qui refuse la délinquance et choisit le travail, la dignité et la responsabilité. Ce secteur est devenu un instrument de survie pour des milliers de familles kinoises. En cela, les taxi-motos méritent d’être reconnus, valorisés et encadrés par un cadre légal adapté. Cependant, force est de constater que ce secteur essentiel est gangréné par de nombreuses dérives et antivaleurs qui menacent la sécurité publique et la réputation des motards eux-mêmes », a-t-il ajouté.

L’élu de Ngaliema a, par ailleurs, dénoncé plusieurs dysfonctionnements observés dans le secteur.

« Nous observons, avec inquiétude, des arrestations brutales de motards par des agents souvent non identifiés, accompagnées parfois d’extorsions de motos qui disparaissent dans des lieux inconnus. Des infractions imaginaires sont inventées pour soutirer de l’argent à ces jeunes travailleurs. On assiste également à une multiplication anarchique des taxes perçues sans transparence ni quittance officielle, favorisant la tracasserie et la corruption », a-t-il déploré.

Il a aussi évoqué le manque d’harmonisation administrative, les violations répétées du code de la route et l’absence de professionnalisme dans la pratique du métier.

« Des documents de bord délivrés par une commune X sont refusés par une commune Y. Certains motards circulent à contresens, stationnent dangereusement, ou transportent des enfants mineurs non accompagnés, exposant ces derniers à des risques d’accidents ou d’enlèvements. Enfin, le manque de professionnalisme est criant : des tenues inappropriées comme des babouches, culottes ou singlets traduisent une absence de standardisation et de décence », a-t-il constaté.

Pour Nicolas Wemakoy, ces dérives traduisent le vide juridique dans lequel opère ce secteur :

« Ces comportements jettent le discrédit sur toute la corporation. Ils sont le reflet d’un secteur abandonné à lui-même, sans formation, sans règles, sans orientation claire. Les vides juridiques qui caractérisent aujourd’hui le transport par taxi-moto sont la racine du désordre que nous constatons », a-t-il affirmé.

En conclusion, le député Wemakoy a déploré le désordre institutionnel qui se manifeste notamment par des avis arbitraires, des extorsions systématiques, des documents officiels non reconnus d’une commune à une autre, ainsi qu’une mauvaise gestion des recettes issues des taxes de stationnement.

« Ces recettes s’évaporent dans des circuits opaques, au détriment du trésor public et du bien-être des motards », a-t-il conclu.

Grace DIOMI

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