BBL à Kinshasa : le Dr Samuel-Roger Kamba dénonce la prolifération illégale et exige la fermeture des centres clandestins

BBL à Kinshasa : le Dr Samuel-Roger Kamba dénonce la prolifération illégale et exige la fermeture des centres clandestins

La plénière présidée par le premier vice-président Isaac JC Tshilumbayi, a été marquée ce mercredi 26 novembre 2025, par l’audition du ministre national de la Santé, Hygiène et Prévoyance sociale, Dr Samuel-Roger Kamba. Deux questions d’actualité particulièrement sensibles étaient à l’ordre du jour : l’explosion des interventions esthétiques de type Brazilian Butt Lift (BBL) à Kinshasa et la recrudescence de l’épidémie de choléra en RDC.

La première interpellation, initiée par l’honorable Guy Mafuta Kabongo, a porté sur les opérations BBL, un phénomène en pleine expansion dans la capitale congolaise qui nécessite des mesures rigoureuse des autorités. S’exprimant sans détour, le ministre de la Santé a rappelé que toutes les cliniques et officines pratiquant la chirurgie esthétique et plastique en RDC opèrent dans l’illégalité la plus totale.

« Ces structures ne relèvent d’aucun cadre légal du système de santé congolais », a martelé le Dr Kamba, affirmant qu’elles n’appartiennent pas à la médecine reconnue dans le pays.

Selon le ministre de santé, ces établissements utilisent du matériel non homologué, des produits potentiellement toxiques et mobilisent du personnel dépourvu de toute qualification médicale. Les injections, transferts de graisse et autres pratiques assimilées exposent les patientes à des complications graves : infections sévères, embolies graisseuses, septicémies, voire des décès.

Face à ce constat alarmant, le ministère de la Santé a décidé de frapper fort : fermeture immédiate et généralisée de toutes les officines de chirurgie esthétique sur l’ensemble du territoire national.

« Nous exhortons la population, particulièrement les jeunes femmes, à éviter ces pratiques dangereuses qui mettent leur vie en péril. Nous disposons dans notre pays de très peu de médecins spécialistes. Dix-sept provinces n’en comptent même pas un seul (…). » Il a par conséquent annoncé que le gouvernement n’autorise pas la pratique du BBL sur le territoire national.

Cette prise de position marque la première réaction officielle d’ampleur face à un phénomène jusque-là largement laissé à la clandestinité.

Choléra : des progrès à Kinshasa, mais l’épidémie reste préoccupante

La seconde question d’actualité, portée par l’honorable Laddy Yangotikala, concernait l’évolution du choléra, maladie endémique qui connaît une recrudescence dans plusieurs provinces.

Tout en reconnaissant les limites des interventions passées, le ministre a indiqué que des efforts soutenus sont en cours pour inverser la courbe, avec l’appui de projets nationaux et internationaux.

Il a souligné que des progrès notables sont enregistrés à Kinshasa, où seulement cinq cas sont actuellement rapportés, contre des dizaines il y a quelques semaines. Le même recul se confirme progressivement dans l’ensemble de l’Ouest du pays.

Le gouvernement renforce par ailleurs les mesures structurelles, notamment l’accès à l’eau potable, la surveillance épidémiologique et la prise en charge rapide des patients. La lutte inclut aussi d’autres pathologies émergentes ou récurrentes comme le MPOX et la rougeole.

Au terme de l’audition, le premier vice-président Isaac JC Tshilumbayi a salué les réponses du ministre, conformes aux dispositions des articles 191 et 192 du règlement intérieur relatifs aux questions d’actualité. La plénière s’est clôturée dans une ambiance marquant « un devoir hebdomadaire accompli », selon l’expression consacrée.

Narcisse Ntumba

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