Mbuji-Mayi : Clôture du Forum national du Genre, Rachel Makasiane plaide pour l’implication des femmes dans la résolution des conflits
La 8ᵉ édition du Forum national des ministres et chefs de division provinciaux en charge du Genre, Famille et Enfant s’est achevée dimanche 14 septembre à Mbuji-Mayi, chef-lieu du Kasaï-Oriental.
Présente à ces assises, la ministre provinciale du Haut-Uélé, Mme Rachel Makasiane, a dressé un état des lieux préoccupant de sa province. Parmi les défis majeurs, elle a pointé notamment : l’absence d’accompagnement des victimes des atrocités commises par la LRA ; la persistance des violences sexuelles, parfois commises par des communautés autrefois marginalisées ; l’absence de partenaires techniques et financiers pour la prise en charge holistique des survivantes de violences basées sur le genre ; l’insécurité croissante due aux déplacements massifs de populations et à l’infiltration d’éléments perturbateurs ; la non-assistance médicale, judiciaire et psychologique des victimes de violences sexuelles ; la rupture des registres d’état civil et la prolifération des unions libres non officialisées ; le taux élevé de prévalence du VIH/SIDA estimé à 7,4 % ; les difficultés rencontrées par les femmes évoluant dans les services de sécurité, souvent négligées et freinées dans leur avancement ; l’absence d’un tribunal pour enfants dans la ville d’Isiro et dans les six territoires de la province.

Mme Makasiane a également insisté sur la problématique de l’abandon scolaire et familial qui pousse de nombreux mineurs vers les carrières minières, où ils sont exposés à la consommation abusive d’alcool et aux mariages précoces.
Face à ce tableau sombre, la ministre provinciale a formulé plusieurs recommandations. Elle a notamment plaidé pour reconnaissance par le gouvernement central et la communauté internationale des crimes subis dans le Haut-Uélé dans le cadre d’une justice transitionnelle. Elle a appelé à un appui accru des partenaires techniques et financiers, à la construction d’une maison de la femme et de centres de récupération pour les filles mères, ainsi qu’à la création d’ateliers de couture et d’alphabétisation.
Par ailleurs, elle a exhorté les couples vivant en union libre à régulariser leur situation matrimoniale et à enregistrer leurs enfants à l’État civil afin de protéger leurs droits. La création d’emplois pour les jeunes et la construction de la maison des femmes ont été soulignées comme une nécessité urgente.
La clôture de ce forum national, qui a réuni plusieurs ministres et chefs de divisions provinciaux, a mis en lumière les réalités diverses et souvent difficiles des provinces de la RDC, avec un accent particulier sur le rôle crucial des femmes dans la reconstruction sociale et la consolidation de la paix.
Les travaux se sont clôturés sur un appel pressant de la ministre nationale du Genre, Famille et Enfant, Micheline Ombae Kalama, à l’implication accrue des femmes dans les processus de résolution des conflits, la sécurité et la consolidation de la paix, selon une dépêche de la cellule de communication du ministère.
Narcisse N.